‘’La démilitarisation.’’ Les mensonges à répétition de l’État russe

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En dehors des actions complètement en désaccord avec les objectifs annoncés (bombardement et massacre de la population civile), il y a un problème de fond avec cette déclaration.

Après la fin de l’Union Soviétique l’Ukraine avait énormément de matériel militaire sur son sol, y compris nucléaire (3ème arsenal au monde). N’ayant pas de moyens financiers ni de besoin (comme tout le monde pensait à l’époque) pour l’entretien, les spécimens les plus sophistiqués et ayant le plus de valeur ont été donnés à la russie (tout arsenal nucléaire ainsi que la plupart des avions, par exemple les bombardiers Tu-95 et supersoniques Tu-160 qui envoient aujourd’hui les missiles sur l’Ukraine) ou détruits. En échange, l’Ukraine a obtenu le fameux « Traité de Budapest » de 1994, signé par la russie, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine. Ce traité oblige les pays signataires à respecter les frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, ne pas la menacer ni militairement ni économiquement et prendre des dispositions en cas d’agression militaire. Les mêmes traités ont d’ailleurs été signés avec Biélorussie et Kazakhstan.

Les restes de cet « héritage » sans valeur particulière (blindés, chars, obus, armes automatiques) ont été vendus à droite et à gauche dans les pays asiatiques, africains et sud-américains, sinon découpés en ferraille ou simplement laissés rouiller. Le peu de l’industrie militaire restant sur le territoire Ukrainien (blindés, chars et un peu d’électronique) travaillait également à l’export, faute de commandes nationales. En effet, le ministère de la Défense ukrainienne était assez peu financé pour des raisons évoquées plus haut et estimait inutile la maintenance de l’armée. Ainsi, à la fin de l’année 2013 l’armée ukrainienne se trouvait en piètre état, sans matériel, sans personnel qualifié et sans financement.

Tout a changé après l’annexion par la russie de la Crimée et d’une partie de Donbass en 2014. L’histoire de cette annexion mérite un article séparé, ici nous constatons le fait. L’avancée des séparatistes, soutenus financièrement, informationnellement et fournis en matériel par la russie a pu être arrêtée au prix de plusieurs milliers de soldats ukrainiens morts en l’absence de l’équipement, d’entraînement et de préparation. Parler d’une militarisation quelconque dans ces conditions est simplement ridicule. 

Mais après les faits cités ci-dessus, face à l’agression russe, tout le monde était conscient qu’elle ne s’arrêtera pas (ce qu’est vérifié maintenant) et, effectivement, l’armée a commencé à être beaucoup mieux financée, la vague de patriotisme a permis d’augmenter les effectifs et grâce à l’aide internationale (américaine et britannique notamment) ces effectifs ont pu être entraînés et fournis en matériel. L’industrie militaire nationale, laissée à l’abandon depuis des décennies, a pu présenter des nouveaux développements dans ce domaine. Grâce au nettoyage dans les rangs des hauts fonctionnaires (après la Révolution de la Dignité de 2014) les fonds et la volonté nécessaires ont été trouvés.

L’Ukraine n’a jamais revendiqué les plans d’attaquer la russie. Elle n’en avait ni moyens, ni besoins. Elle n’a participé à aucune guerre depuis son indépendance en 1991 pour les mêmes raisons. Au contraire, après 2014, le maximum de liaisons avec la russie a été rompu. Même le gaz, le sujet historique du chantage de la part de la russie envers le monde entier (y compris l’Europe), n’était plus approvisionné chez elle, mais en Europe. L’Ukraine s’est tourné définitivement vers l’Ouest et ne voulait avoir plus rien en commun avec la russie, encore moins ses territoires. La seule chose qu’elle voulait, c’est de récupérer ses territoires annexés en 2014 : la Crimée et le Donbass. En russie, cependant, le narratif de « récupérer ses territoires historiques » (dont on reviendra aux origines dans un autre article) est véhiculé dans la société par des canaux gouvernementaux depuis des décennies. On voit ainsi que la soi-disant « militarisation » n’était en réalité qu’un rétablissement de l’ordre dans l’armée d’un pays comme les autres. En plus, ce rétablissement était une réponse à une intervention militaire extérieure. Sans cette annexion de Crimée les choses se seraient passées autrement : en absence de menace extérieure l’armée aurait resté dans son état délabré. Et même après amélioration de l’état de l’armée, elle n’aurait jamais été en mesure d’affronter l’armée russe ce qu’est démontré grandeur nature par la guerre actuelle.

Quant aux « bases de l’OTAN » et « laboratoires biologiques » sur le territoire ukrainienne, il s’agit d’une invention de plus de la propagande russe. Des « laboratoires biologiques », il y en a certainement en Ukraine : ceux d’analyses médicales et pour les TP des étudiants dans les universités. Pas vraiment le type d’établissement pour produire des armes biologiques. Sur cette question, la russie aurait mieux fait de regarder ses alliés : la Chine, l’Iran, la Corée du Nord. Maintenant sur les « bases de l’OTAN ». Avant la guerre, la russie partageait la frontière avec plusieurs membres de l’OTAN : les Etats-Unis, la Turquie, les pays Baltes, la Pologne. Désormais elle a la Finlande et la Suède en plus, qui ont rompu avec leur tradition de neutralité vu le comportement de la russie et ont souhaité rejoindre la sécurité collective. En dehors de l’OTAN, les bases américaines sont dispersées un peu partout dans le monde près des frontières russes : au Japon, en Corée du Sud et en Arménie. Ce n’est certainement pas l’Ukraine qui aurait changé la donne en ce termes pour la présence militaire de l’OTAN ou des Etats-Unis à côté de la russie, si jamais de telles bases existaient. Mais elles n’existent même pas et n’ont jamais existé.

Et sinon, en quoi cela est-il dérangeant pour un pays d’avoir des membres de l’OTAN à ses frontières ? La Suisse, L’Autriche et la Bulgarie sont complètement entourés de l’OTAN et ne sentent pas menacés pour autant. L’Ukraine, comme n’importe quel Etat souverain et indépendant, a le droit de rejoindre tout bloc politique et militaire sans demander l’avis de ses voisins.

Nous avons besoin de ces armes pour nous protéger nous même en cas de menace. 

Armer l’Ukraine c’est empêcher le conflit de se répandre sur le continent européen. Pendant que certains dirigeants européens tergiversaient sur l’envoi des armes en 2022 sous prétexte que cela mettrait l’UE en statut de cobelligérant, que « envoyer des armes aggraverait le conflit », l’Ukraine perdait ses soldats et ses civils par manque d’armes. Ce qu’elle a perdu également, c’est le temps. La russie ne s’attendait pas à la résistance aussi féroce des Ukrainiens et par manque d’organisation et d’anticipation au début a dû se retirer des régions frontalières de Kyiv, Sumy et Tchernigiv. Mais les Ukrainiens ont été limités par leurs capacités militaires et n’ont pas pu les chasser plus loin, derrière la frontière sur tout le front. Mais l’indécision des occidentaux sur les armes et les sanctions a permis d’avoir le temps nécessaire à la russie pour s’adapter, améliorer son organisation, bâtir des lignes de défense, trouver des moyens et des alliés, augmenter les capacités de l’industrie militaire. Nous le savons tous que la russie a obtenu de l’aide militaire de l’Iran (drones Shahed et Mojaher) et de la Corée du Nord (obus et missiles). Aujourd’hui ils produisent par eux-mêmes ces drônes iraniens sur les usines locales et les ont même modernisés. Si les décisions sur les armes avaient été prises rapidement, peut-être, la guerre serait déjà terminée. Avec du recul on s’aperçoit que toutes les menaces russes sur « la réponse imminente à toute livraison d’armes » n’étaient que du vide. Le problème, c’est que les Ukrainiens le savaient dès le début et ne pouvaient pas comprendre la lenteur de prise de décision. Ceux qui le savaient également, ce sont les pays Baltes et la Pologne. Ayant été voisins de la russie ils connaissent la valeur de ses déclarations et ils savent qu’après l’Ukraine c’est leur tour. Ce qu’est ouvertement déclaré au plus haut niveau en russie mais également transmis par des médias. C’est pour cette raison que ces pays font le plus d’effort dans la fourniture d’armes (ramené au pourcentage de PIB). Ils savent qu’il revient beaucoup moins cher de fournir au maximum l’Ukraine pour arrêter la guerre sur son sol, plutôt qu’économiser aujourd’hui et avoir à affronter la russie par eux-mêmes dans 2-3 ans. Envoyer les armes à l’Ukraine aujourd’hui c’est investir dans la sécurité de l’Europe demain. Surtout que certains équipements qui arrivent à leur terme d’exploitation doivent être détruits selon les procédures définies, ce que coûte de l’argent. Les envoyer en Ukraine coûte simplement les frais de transport. Sur l’ensemble de l’aide en armes à l’Ukraine, les États-Unis ont envoyé moins de 4% de leurs capacités militaires, alors qu’ils sont le premier fournisseur d’armes à l’Ukraine. 

La seule vraie menace à l’Europe qui pourrait nécessiter l’intervention des forces armées (une vraie, avec des blindés, l’aviation et l’artillerie) est la russie. Une autre menace très réelle qui est le terrorisme islamiste ne se résout pas avec ces moyens.  

La découverte de camps de filtration, des chambres de torture, les fosses communes sur les territoires occupés motivent les Ukrainiens encore plus de se battre. 

Avec la guerre en Ukraine et la guerre en Israël, les mensonges de l’extrême droite sont devenus évidents. Ni un mur que Netanyahu a construit avec Gaza ni l’amitié avec Poutine ne l’ont protégé de l’attentat ignoble du Hamas le 7 octobre 2023. Netanyahu a été trahi par son ami Poutine, car jamais il ne faut croire sur parole à des criminels comme Poutine.

 L’extrême droite dénonce l’immigration incontrôlée, mais ment méticuleusement sur les origines de celle-ci. Ce ne sont pas les aides fabuleuses qui font venir les migrants, mais la déstabilisation dans leur pays d’origine provoquée souvent par la russie. La russie utilise l’immigration comme une arme contre l’Europe. L’un des paris de la russie pendant l’hiver 2022-2023 c’était le bombardement des infrastructures ukrainiennes, pour que les Ukrainiens se plient, mais également pour créer un flux d’immigration depuis l’Ukraine vers l’Europe. Pareil pour les accords sur le blé ukrainien, bloquer les ports, bombarder et empêcher aux ports ukrainiens de livrer le blé provoque la famine en Afrique et c’est cette famine qui est la source de l’immigration. 

Les Français ont un accès à une information fiable, les journalistes français au prix de leurs vies (2 journalistes français ont perdu leur vie en Ukraine) cherchent à obtenir les informations vraies, pourquoi alors certains français croient et relaient les mensonges et la propagande d’une puissance étrangère ? Doit-on se pencher sur les limités de la liberté de parole qui peut devenir nuisible ? (Par ailleurs, en russie, avoir un avis différent de celui de l’État peut conduire à une peine de prison allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement ! La jeune fille qui a remplacé les étiquettes de produits dans un supermarché avec un message anti-guerre a eu 7 ans de prison ferme!!! Pendant que Poutine relâche en liberté des tueurs et des violeurs pour les remercier d’avoir été combattre en Ukraine, les titres du journal russe sont envahis par les meurtres, depuis le début de la guerre rien qu’à Moscou les meurtres ont augmenté de 200% !!!) 

Pourquoi tous ceux qui accordent à Israël un droit inconditionnel de se défendre disent en même temps que l’Ukraine doit se rendre ‘’pour la paix’’ ? Où est la logique dans tout ça ? Avant que la russie attaque l’Ukraine il y avait la paix, pourquoi on réclame la paix à celui qui n’a pas commencé cette guerre ?  La guerre en Israël a montré la mauvaise foi de certains de nos hommes politiques surtout ceux de l’extrême droite.

 La manipulation par la peur, la déformation des faits, la création de la menace et de l’ennemi commun, tous ces techniques sont utilisés par le pouvoir en russie afin de soumettre les russes et leurs faire offrir leurs vies pour les intérêts des élites russes, leurs châteaux en Europe, cette Europe qu’ils haïssent tant, mais que sur les paroles, bien évidemment. Tous ces gens préfèrent garder leur argent dans les banques européennes, acheter l’immobilier en Europe, envoyer leurs enfants vivre en Europe (Liza Peskova vit en France, par exemple, et si vous vous posez la question qui est cette Liza Peskova, alors vous n’avez aucun droit de vous prononcer au sujet de la russie et l’Ukraine, car vous ne maitrisez pas le sujet).  Ils préfèrent la stabilité que l’Europe offre. L’hypocrisie de l’État russe est flagrante. Poutine ment tout le temps, en se cachant derrière les belles paroles sur la famille traditionnelle, les statistiques sont sans appel sur le nombre de divorces et la chute libre des naissances dans la russie de Poutine. De même, dans la région de Moscou à Kalouga, le prénom le plus populaire est Mohamed. Le fils de Kamzan Kadyrov de 15 ans a été décoré pour avoir battu devant la caméra un russe qui a soi-disant (personne n’a vu) brûlé le Coran. Poutine ne protège pas les russes comme le prétend l’extrême droite. 

 L’Ukraine ne veut plus que la loi du plus riche ou du plus fort règne sur son sol et est prête à payer un prix fort pour s’en débarrasser des juges et des policiers corrompus. L’Ukraine veut dire adieu à des valeurs russes ou le prix d’une vie vaut un kilo de poisson (distribué à des mères et des femmes russes qui ont perdu leur fils ou mari en Ukraine). L’Ukraine veut rejoindre la famille européenne avec des valeurs que beaucoup de Français prennent comme un dû alors que même en France il y a un temps on mourait sur les barricades pour vivre comme on vit aujourd’hui. Eh oui, en France on vit très bien, eh oui, en France le niveau de l’insécurité tant brandi par l’extrême droite reste moindre par rapport à beaucoup d’autres pays. 

Le 20 novembre 2023 la Finlande ferme ses postes de frontière avec la russie, car la russie envoie les immigrés illégaux de l’Afrique afin de déstabiliser l’Europe. Il s’agit d’une ‘’punition’’ pour avoir rejoint l’OTAN, la même technique de déstabilisation a déjà été utilisée par le président non reconnu de la Biélorussie Loukachenko, en effet, il a usurpé les résultats des élections présidentielles avec l’aide de son ami Poutine. L’Europe n’a jamais reconnu les résultats des élections truquées et Alexander Loukachenko a envoyé des milliers de migrants africains vers la frontière avec les pays baltes.  On n’entend jamais l’extrême droite parler de cela. L’hypocrisie de l’extrême droite est à l’image de leur créateur Poutine. Poutine a dépensé les montants exorbitants afin de nourrir ses agents partout dans le monde, parmi ses agents les plus fidèles on compte Viktor Orban, très corrompu, il ne vote des aides à l’Ukraine que si l’Europe lui verse des sommes en plus, la Hongrie reçoit des sommes fabuleuses de l’Europe, mais ceux qui ont visité le pays peuvent à juste titre se poser la question ‘’Ou est passé cet argent’’. Orban menace de quitter l’Europe, mais il ne le fera jamais, car avec sa position anti européenne au sein de l’Europe il est gavé avec l’argent de tous les côtés. 

20 novembre 2023 les journalistes découvrent encore deux super yachts qui appartiennent à Poutine, mais le plus intéressant c’est que ces yachts sont dans les pays de l’OTAN cote à cote avec des bateaux de l’OTAN. Visiblement l’OTAN menace la russie, mais pas les yachts de Poutine. 

Deux semaines après l’invasion les russes ont menti que Zelensky est parti se cacher en Pologne qu’ils ont retrouvé des laboratoires biologiques…Tout était faux.

Alors qui vous ment ? La russie n’est pas notre ami, l’Ukraine se bat courageusement et mérite d’être soutenue par tous les moyens. La technique utilisée par la propagande russe c’est de faire planer un doute là où tout est clair, c’est ainsi qu’ils arrivent à toucher les esprits les plus faibles, mais non seulement proliférer les mensonges de la propagande russe, citer la porte-parole russe c’est un acte délibéré de la collaboration non contre l’Ukraine, mais contre la France. N’entachez pas votre honneur, votre foi, ni votre famille pour des décennies. 

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