Ce conflit ne nous concerne pas, qu’ils se débrouillent entre eux

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Au-delà de l’aspect immoral de ce genre de réflexions, il faut admettre que nous vivons dans une époque de mondialisation et d’interdépendance. Lorsque l’un des plus gros producteurs de gaz et de pétrole attaque l’un des plus gros producteurs de blé et d’engrais, cela inévitablement va impacter l’équilibre économique général. 

On constate également la guerre hybride que la Russie mène sur le sol Européen contre l’Occident et ses valeurs démocratiques. En ce qui concerne la France, on l’a très bien vu avec le Mali et le Niger. Poutine emploie le chantage au gaz,  en empêchant de livrer le blé ukrainien à des pays d’Afrique, il crée la famine et accentue le phénomène migratoire vers l’Europe. Sans compter le nombre de menaces directes, y compris des menaces nucléaires que les porte-paroles russes emploient sans cesse dans les discours officiels. 

Malheureusement désormais avec toutes les informations que nous avons à notre disposition nous ne pouvons pas être sûrs qu’une fois l’Ukraine tombée, Poutine n’irait pas plus loin et encore plus loin. Cela parait improbable, mais il y a 2 ans le fait que la Russie pourrait attaquer l’Ukraine paraissait improbable et fou et pourtant cela est arrivé.

Il ne faut pas diminuer la responsabilité de l’Europe et des Occidentaux dans la situation actuelle, les gouvernements européens ont flirté avec Poutine même après l’annexion de la Crimée et beaucoup d’autres signaux inquiétants. Les Etats-Unis, Le Royaume-Uni, la Russie et même la France ont garanti l’intégrité territoriale à l’Ukraine en signant le Traité de Budapest en 1994, lorsque cette dernière a été dénucléarisé, car oui, l’Ukraine était un pays nucléaire avec le 3ème arsenal nucléaire du monde. 

Une autre réflexion à avoir : la France participe activement depuis des années dans les conflits locaux en Afrique et aide, notamment, à combattre des djihadistes. Mais elle n’est même pas bienvenue dans ces pays, ils ne veulent pas d’aide de la France et le départ forcé de l’année dernière le montre clairement. Alors pourquoi elle n’a pas eu d’hésitation d’envoyer ses soldats et son équipement en Afrique qui n’en veut pas, mais donne simplement des armes (sans risque pour ses soldats) pour son allié en Europe, qui en demande pour sa survie, et à qui elle a garanti l’intégrité territoriale – c’est non ? Certes, aujourd’hui la France n’a plus d’hésitation en livraison d’armes (contrairement à l’Allemagne), limitée plutôt pas ses capacités de production. Mais la décision retardée a permis à la Russie de gagner du temps précieux.

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